Depuis 2008, des dizaines d'équipes spécialisées Alzheimer (ESA) ont vu le jour en France. On en recense environ 500 aujourd'hui.
Pour répondre aux besoins des personnes âgées, Alenvi travaille en réseau avec des partenaires médico-sociaux dont les équipes autonomes spécialisées Alzheimer. Aujourd'hui, grâce au témoignage d'une psychomotricienne et coordinatrice ESA, nous souhaitons mettre en lumière cet acteur clé dans l'accompagnement des personnes touchées par la maladie d'Alzheimer.
Sous la tutelle des agences régionales de santé, les équipes spécialisées Alzheimer accompagnent les personnes touchées par la maladie d'Alzheimer et maladies apparentées de stade léger à modéré.
Pour déterminer le niveau des troubles cognitifs, le malade devra faire un test appelé M.M.S.E (de l'anglais : mini mental state examination).
Regroupant des questions et quelques tâches à réaliser, le M.M.S.E permet d'obtenir un score compris entre 0 et 30 (0 étant le score minimal et 30 le score maximal) qui évaluera le niveau des troubles cognitifs.
Selon le cahier des charges des équipes spécialisées Alzheimer à domicile, les ESA ne travaillent qu'avec les malades ayant obtenus plus de 15 à ce test. En effet, pour que leur travail soit efficace, il est essentiel que le patient dispose de suffisamment de capacités mentales pour pouvoir les exploiter et donc pallier les difficultés rencontrées.
On va chercher ce que la personne arrive encore bien à faire pour l'exploiter avec elle !
Psychomotricienne, coordinatrice ESA
Les équipes spécialisées Alzheimer sont composées de psychomotriciens et d'ergothérapeutes qui supervisent les séances et d'assistants de soin en gérontologie qui proposent les interventions. Les assistants de soin en gérontologie sont des aides-soignants (AS) ou des aides médico-psychologiques (AMP) spécialisés pour accompagner les personnes touchées par la maladie d'Alzheimer.
Les ESA proposent une séance d'une heure par semaine pendant 12 à 15 semaines (selon la prescription médicale établie par le médecin traitant). Ces séances sont totalement prises en charge par l'Assurance maladie. Au bout d'un an, il est possible de renouveler des séances si nécessaire.
Lors de ces interventions, la personne touchée par la maladie d'Alzheimer va être stimulée pour préserver ses capacités restantes.
L'objectif des équipes spécialisées Alzheimer est de maintenir à domicile le plus longtemps possible les personnes touchées par des troubles cognitifs. Elles travaillent alors avec les bénéficiaires sur les gestes du quotidien dans des conditions de vie usuelles.
Les ESA interviennent au domicile et doivent s'adapter au foyer de chacun et au matériel disponible. Si à première vue cela réduit le champ des possibles, c'est en fait un excellent moyen de mettre la personne dans ses conditions de vie quotidienne.
C'est alors que commence un travail considérable pour réapprendre les gestes du quotidien afin d'acquérir une nouvelle autonomie. Les professionnels du médico-social vont déterminer avec le bénéficiaire et ses proches des objectifs atteignables (comme par exemple faire la cuisine ou encore savoir réutiliser le téléphone seul, etc.). Les personnes touchées par la maladie d'Alzheimer sont parfois dans le déni et refusent de l'aide. C'est pourquoi, les ESA créent des activités ludiques qui donnent du plaisir pour stimuler la mémoire des personnes touchées par la maladie d'Alzheimer. Ils acceptent ainsi de faire travailler leur mémoire.
On doit être créatifs pour leur donner du plaisir et qu'ils acceptent notre aide !
Psychomotricienne, coordinatrice ESA
Elles vont dans un premier temps redonner les repères spatio-temporels à la personne malade (savoir quel est l'emploi du temps, la date du jour, etc.) avant de commencer des jeux de stimulation pour leur réapprendre certains gestes essentiels au quotidien. Chaque semaine pendant une heure, les professionnels du médico-social vont travailler avec les malades afin de leur donner les moyens d'utiliser au maximum leurs capacités restantes pour retrouver une certaine autonomie.
Après le nombre de séances prescrites, ils doivent pouvoir contacter leurs proches ou les secours, utiliser du petit électroménager (comme la machine à café, etc.), ou encore bien régler l'eau pour ne pas se brûler.
Les ESA veulent inscrire leur intervention sur du long terme, c'est pour cela qu'elles travaillent en étroite collaboration avec les proches de la personne malade et les professionnels intervenants.
Les auxiliaires de vie qui accompagnent la personne touchée par des troubles cognitifs participent alors aux séances proposées par les ESA pour continuer la stimulation après la fin des interventions. Ainsi, le travail débuté pourra s'inscrire dans la durée. Un cahier de liaison est adopté pour s'organiser et se coordonner. Ceci permet par exemple d'instaurer un planning des activités pouvant être réalisées chaque semaine. Les auxiliaires de vie pourront alors prendre le relais en exploitant des activités de loisir proposées par les équipes spécialisées Alzheimer.
On leur transmet les solutions trouvées.
Psychomotricienne, coordinatrice ESA
Les ESA apportent aussi un soutien important aux aidants. Elles vont leur donner des clés pour accompagner leur proche dans la maladie. Elles vont les aider à comprendre comment et pourquoi stimuler leur proche en leur montrant et en leur expliquant comment faire.
Les familles pourront aussi se confier aux équipes spécialisées Alzheimer sur les difficultés que représentent leur rôle. Pour que le dialogue soit totalement libre, un rendez-vous pourra être fixé dans les bureaux des ESA. Elles présentent aussi aux aidants les structures ou aides qui existent pour accompagner leur proche (comme les accueils de jour, etc.)
Cette coordination avec la famille et les professionnels s'avère très constructive et permet d'offrir à la personne touchée par la maladie d'Alzheimer un accompagnement de qualité au domicile en lui donnant plus d'autonomie.