Les assistants sociaux jouent un rôle clé dans l'accompagnement des personnes âgées. Ils informent, orientent vers les bonnes structures et les bons acteurs. Leur rôle est cependant parfois méconnu. Nous avons donc interrogé José SEBILEAU, Assistant de Service Social à la Clinique Port Royal, afin de présenter plus en détail le rôle du service social au sein d'une clinique.
J'aide le patient à réfléchir à son projet de vie et à le mettre en oeuvre en vue de sa sortie d'hospitalisation. Dans le cadre d’un retour à domicile, je détermine les besoins du patient, parfois avec le soutien des familles, pour lui permettre de bénéficier de l’ensemble des services nécessaires à son environnement (aménagement du domicile, matériel médical, auxiliaires d'envie, portage de repas, etc…). Si cela s’avère pertinent en fonction de son degré d'autonomie et de son budget, j'instruis avec lui les dossiers pour recourir aux différentes aides financières possibles (APA, CNAV, etc…). Quels que soient les profils socio-économiques des patients, je constate qu’ils ont majoritairement une vision assez vague ou simple du champ médico-social, et qu’ils ont besoin d'une orientation éclairée et d’un accompagnement.
Chaque patient est unique et doit être traité comme tel
Selon moi, il n’existe pas une seule manière de se faire accompagner. Je travaille avec la théorie mais j'interviens avec des méthodologies différentes. Pour autant, deux points me paraissent essentiels. Il semble important de respecter le cheminement du patient dans la réalisation de son projet de vie et de s’adapter à ses particularités. Comme dans tout métier, les professionnels peuvent avoir tendance à se créer des automatismes, à appliquer telle solution à telle situation de manière quasi systématique. A mon sens, ça n’est pas la bonne approche. Chaque patient est unique et doit être traité comme tel. C’est d’ailleurs ce qui fait la richesse du travail social.
Ensuite, j'essaie d'impliquer les familles au maximum. Elles sont un soutien important pour les personnes dépendantes. Je les mobilise comme “personnes ressources” afin de les sensibiliser aux enjeux du projet de vie. Dans le cadre d'un retour à domicile, cela facilite un meilleur accompagnement pendant l'hospitalisation et pour la suite comme relais. Je lutte de manière générale contre le principe d'individualisme qui modifie notre société d'aujourd'hui et les liens intergénérationnels.
Certains patients font une hospitalisation traditionnelle puis de l'hôpital de jour. Je peux donc observer l'évolution de leur état notamment sur leur reprise d'autonomie et l'adaptation à leur domicile. Je peux continuer à les accompagner s'ils le souhaitent ou bien ils connaissent désormais les démarches à effectuer pour se renseigner. Cet exemple montre l'importance pour le patient d'avoir échangé avec un assistant social ne serait-ce qu'une fois ! En sortie d'hospitalisation définitive et si l’accompagnement par un assistant social s’avère toujours nécessaire, j'oriente le patient vers des partenaires du relais à domicile comme les Centres Locaux d'Information et de Coordination Gérontologiques (CLIC) ou les réseaux de prise en charge gériatrique.
Pour l'usager extérieur, le champ médico-social représente « une toile d'araignée » très vaste avec parfois des possibilités qui lui sont inconnues
Pour les patients, la proximité avec une équipe pluridisciplinaire leur permet de solliciter facilement différents thérapeutes sur le lieu de leur hospitalisation. C'est une opportunité incroyable à saisir ! Pour l'usager extérieur, le champ médico-social représente « une toile d'araignée » très vaste avec parfois des possibilités qui lui sont inconnues. Pour savoir à qui s’adresser, le plus simple est de se faire orienter par les CLIC, les Mairies ou les Centres Communaux d'Action Sociale (CCAS) qui sont à la disposition de tous. L'accès à internet est également un bon outil de recherche notamment pour consulter les sites des conseils généraux et des mairies. Enfin, je pense qu’il faut favoriser la curiosité des patients et de leurs familles et qu'ils se renseignent dans leur entourage. Le bouche à oreille reste pour moi un vecteur d’information très important et inépuisable !