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Conseils et bonnes pratiques

Et si nous changions notre regard sur la vieillesse...

La population française vieillit de manière structurelle, avec une augmentation significative de la proportion de personnes âgées. Pourtant, cette étape de la vie reste marquée par des préjugés négatifs et une image dévalorisante, malgré le fait que la majorité des plus de 70 ans se déclarent heureux. Les personnes âgées subissent un isolement social qui prive la société d’un véritable trésor humain. Il suffirait pourtant de peu — une simple photo, une histoire partagée ou une rencontre — pour révéler la richesse qu’elles apportent, et ainsi bâtir une société plus solidaire et plus humaine.

I. Changer notre regard sur la vieillesse, une nécessité qui nous met au défi

II. Changer de regard sur la vieillesse, une démarche à assumer collectivement

III. Inscrire ce changement de regard sur la vieillesse dans le quotidien des personnes âgées

I. Changer notre regard sur la vieillesse, une nécessité qui nous met au défi

Lents, moins performants, moins réactifs, bloqués dans le passé…Les personnes âgées traînent derrière eux une longue liste de stéréotypes qui, selon le psychiatre Michel Debout, explique aussi notre rapport personnel à la vieillesse : « Ce déni du vieillissement, cette tendance à le cacher, est lié à la crainte de la mort sociale et physique et de la dévalorisation.». La vieillesse est ainsi une confrontation à nos fragilités.

« Ce déni du vieillissement, cette tendance à le cacher, est lié à la crainte de la mort sociale et physique et de la dévalorisation. » Michel Debout

Cette confrontation à notre vulnérabilité, Cynthia Fleury, lors de la conférence «Quel rôle pour les vulnérabilités dans une société évoluée ?» organisée par le Cercle Vulnérabilités et Société le 21 janvier 2019, nous explique qu'elle a globalement mené à une organisation de l'invisibilisation des vulnérables et de ceux qui s'en occupent (les aidants ou "caregivers"). Cette stratégie d'évitement permet alors d'occulter toute obligation de prise en charge morale, sociale et financière.

« Nous organisons l’invisibilisation des vulnérables et de ceux qui s’en occupent (aidants ou "care givers"). » Cynthia Fleury

Au cours de la même conférence co-animée par Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, et Axel Kahn, médecin généticien et essayiste, sur le thème du rôle des vulnérabilités dans une société évoluée, on apprend que "Vulnérabilité" vient du latin "Vulnus" qui signifie autant la blessure que ce qui peut être blessé.

Une double prise de conscience en découle : une personne devient vulnérable tant par l'existence d'une fragilité interne que par son environnement qui la stigmatise en tant que tel.

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"L'enjeu de la vulnérabilité est de la reconnaître mais surtout de la sublimer pour ne pas enchaîner ces personnes à cette condition car est vulnérable celui qui n'arrive pas à s'en détacher." Cynthia Fleury

La vulnérabilité liée à l'âge serait donc une réalité aussi inévitable et inhérente que construite par le regard que nous portons. Au quotidien, il est ainsi important d’identifier ces préjugés qui dévalorisent une partie grandissante de la population pour ne pas renforcer cette fragilité mais plutôt la reconnaître, la dédramatiser et la sublimer.

"C’est la société qui fait l’humanité et c’est la vulnérabilité qui fait la société." Axel Kahn

Ce n'est qu'à ce moment-là que nous serons capable de transformer la vieillesse en une richesse pour nos proches et pour la société.

II. Changer de regard sur la vieillesse, une démarche à assumer collectivement

Répondre humainement aux enjeux du vieillissement en France implique donc un changement de posture général vis-à-vis des personnes âgées.

Tout d'abord en changeant nos mots pour s'attaquer à nos maux. Dans sa tribune Ces mots qui en disent long sur notre façon de regarder les personnes âgées, Thibault de Saint Blancard, l'un de nos cofondateurs, exprime bien comment notre vocabulaire construit notre vision de l'accompagnement de la vieillesse. Mal choisis, nos mots alimentent alors un cercle vicieux qui accélère la perte d'autonomie au lieu de préserver celle restante.

"Mais au fait, pourquoi donc parler de « maintien à domicile » ? Si l’on y réfléchit, cette expression ne laisse pas présager le meilleur pour les personnes âgées et sous-entend presque que celles-ci sont retenues contre leur gré. Accompagner les personnes dépendantes à domicile, est-ce uniquement les aider à s’habiller, se laver et se nourrir, bref à survivre ? Si une personne est « maintenue » à son corps défendant, ne nous étonnons pas des éventuels « refus d’aide » !

Il faut adopter un regard plus humain et cela commence par revoir notre sémantique pour que nos mots ne soient pas un encouragement au confinement.

Au-delà des initiatives individuelles, certaines démarches collectives cherchent à ancrer un changement de regard durable sur les personnes âgées au sein de la société. Le Cercle Vulnérabilités et Société, auquel participe Alenvi, réunit divers acteurs pour réfléchir aux bénéfices économiques et sociaux d’une meilleure inclusion des personnes vulnérables. Il s’agit de reconnaître que vulnérabilité et autonomie ne sont pas incompatibles et d’intégrer pleinement les aînés aux enjeux sociétaux. Dans cette logique, une Charte européenne de l’avancée en âge a été proposée en 2019, afin de promouvoir une culture qui valorise le grand âge et lui accorde toute sa place.

III. Inscrire ce changement de regard sur la vieillesse dans le quotidien des personnes âgées

le-modele-de-l-oignon-buurtzorg-changer-de-regard-sur-la-vieillesse-pour-mieux-inclure-les-personnes-agees-alenvi

La vulnérabilité liée à l’âge touche autant la personne âgée que son entourage, rendant cette étape de la vie particulièrement complexe. Un accompagnement professionnel de qualité permet de dépasser la simple dimension affective, en valorisant les compétences des professionnels et en construisant une relation basée sur la confiance et la bienveillance. Ce lien, qui respecte l’autonomie de la personne âgée, nourrit son envie de rester active au sein d’un collectif. Inspiré de modèles comme Buurtzorg, cet accompagnement global replace la personne âgée au centre, entourée de cercles de soutien répondant à tous ses besoins. Accepter et valoriser cette vulnérabilité permet alors de repenser notre regard sur la vieillesse, de renforcer les liens intergénérationnels et de bâtir une société plus inclusive et solidaire.

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Et si nous changions notre regard sur la vieillesse...

27/2/25

La population française vieillit de manière structurelle, avec une augmentation significative de la proportion de personnes âgées. Pourtant, cette étape de la vie reste marquée par des préjugés négatifs et une image dévalorisante, malgré le fait que la majorité des plus de 70 ans se déclarent heureux. Les personnes âgées subissent un isolement social qui prive la société d’un véritable trésor humain. Il suffirait pourtant de peu — une simple photo, une histoire partagée ou une rencontre — pour révéler la richesse qu’elles apportent, et ainsi bâtir une société plus solidaire et plus humaine.

I. Changer notre regard sur la vieillesse, une nécessité qui nous met au défi

II. Changer de regard sur la vieillesse, une démarche à assumer collectivement

III. Inscrire ce changement de regard sur la vieillesse dans le quotidien des personnes âgées

I. Changer notre regard sur la vieillesse, une nécessité qui nous met au défi

Lents, moins performants, moins réactifs, bloqués dans le passé…Les personnes âgées traînent derrière eux une longue liste de stéréotypes qui, selon le psychiatre Michel Debout, explique aussi notre rapport personnel à la vieillesse : « Ce déni du vieillissement, cette tendance à le cacher, est lié à la crainte de la mort sociale et physique et de la dévalorisation.». La vieillesse est ainsi une confrontation à nos fragilités.

« Ce déni du vieillissement, cette tendance à le cacher, est lié à la crainte de la mort sociale et physique et de la dévalorisation. » Michel Debout

Cette confrontation à notre vulnérabilité, Cynthia Fleury, lors de la conférence «Quel rôle pour les vulnérabilités dans une société évoluée ?» organisée par le Cercle Vulnérabilités et Société le 21 janvier 2019, nous explique qu'elle a globalement mené à une organisation de l'invisibilisation des vulnérables et de ceux qui s'en occupent (les aidants ou "caregivers"). Cette stratégie d'évitement permet alors d'occulter toute obligation de prise en charge morale, sociale et financière.

« Nous organisons l’invisibilisation des vulnérables et de ceux qui s’en occupent (aidants ou "care givers"). » Cynthia Fleury

Au cours de la même conférence co-animée par Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, et Axel Kahn, médecin généticien et essayiste, sur le thème du rôle des vulnérabilités dans une société évoluée, on apprend que "Vulnérabilité" vient du latin "Vulnus" qui signifie autant la blessure que ce qui peut être blessé.

Une double prise de conscience en découle : une personne devient vulnérable tant par l'existence d'une fragilité interne que par son environnement qui la stigmatise en tant que tel.

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"L'enjeu de la vulnérabilité est de la reconnaître mais surtout de la sublimer pour ne pas enchaîner ces personnes à cette condition car est vulnérable celui qui n'arrive pas à s'en détacher." Cynthia Fleury

La vulnérabilité liée à l'âge serait donc une réalité aussi inévitable et inhérente que construite par le regard que nous portons. Au quotidien, il est ainsi important d’identifier ces préjugés qui dévalorisent une partie grandissante de la population pour ne pas renforcer cette fragilité mais plutôt la reconnaître, la dédramatiser et la sublimer.

"C’est la société qui fait l’humanité et c’est la vulnérabilité qui fait la société." Axel Kahn

Ce n'est qu'à ce moment-là que nous serons capable de transformer la vieillesse en une richesse pour nos proches et pour la société.

II. Changer de regard sur la vieillesse, une démarche à assumer collectivement

Répondre humainement aux enjeux du vieillissement en France implique donc un changement de posture général vis-à-vis des personnes âgées.

Tout d'abord en changeant nos mots pour s'attaquer à nos maux. Dans sa tribune Ces mots qui en disent long sur notre façon de regarder les personnes âgées, Thibault de Saint Blancard, l'un de nos cofondateurs, exprime bien comment notre vocabulaire construit notre vision de l'accompagnement de la vieillesse. Mal choisis, nos mots alimentent alors un cercle vicieux qui accélère la perte d'autonomie au lieu de préserver celle restante.

"Mais au fait, pourquoi donc parler de « maintien à domicile » ? Si l’on y réfléchit, cette expression ne laisse pas présager le meilleur pour les personnes âgées et sous-entend presque que celles-ci sont retenues contre leur gré. Accompagner les personnes dépendantes à domicile, est-ce uniquement les aider à s’habiller, se laver et se nourrir, bref à survivre ? Si une personne est « maintenue » à son corps défendant, ne nous étonnons pas des éventuels « refus d’aide » !

Il faut adopter un regard plus humain et cela commence par revoir notre sémantique pour que nos mots ne soient pas un encouragement au confinement.

Au-delà des initiatives individuelles, certaines démarches collectives cherchent à ancrer un changement de regard durable sur les personnes âgées au sein de la société. Le Cercle Vulnérabilités et Société, auquel participe Alenvi, réunit divers acteurs pour réfléchir aux bénéfices économiques et sociaux d’une meilleure inclusion des personnes vulnérables. Il s’agit de reconnaître que vulnérabilité et autonomie ne sont pas incompatibles et d’intégrer pleinement les aînés aux enjeux sociétaux. Dans cette logique, une Charte européenne de l’avancée en âge a été proposée en 2019, afin de promouvoir une culture qui valorise le grand âge et lui accorde toute sa place.

III. Inscrire ce changement de regard sur la vieillesse dans le quotidien des personnes âgées

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La vulnérabilité liée à l’âge touche autant la personne âgée que son entourage, rendant cette étape de la vie particulièrement complexe. Un accompagnement professionnel de qualité permet de dépasser la simple dimension affective, en valorisant les compétences des professionnels et en construisant une relation basée sur la confiance et la bienveillance. Ce lien, qui respecte l’autonomie de la personne âgée, nourrit son envie de rester active au sein d’un collectif. Inspiré de modèles comme Buurtzorg, cet accompagnement global replace la personne âgée au centre, entourée de cercles de soutien répondant à tous ses besoins. Accepter et valoriser cette vulnérabilité permet alors de repenser notre regard sur la vieillesse, de renforcer les liens intergénérationnels et de bâtir une société plus inclusive et solidaire.

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